lundi 8 décembre 2008

in.sens.é

Je voudrais être unique au monde comme si rien n’était déjà là quand je suis venue dans cette existence. Comme si la bougie qui s’est allumée la veille de ma naissance était faite des essences des étoiles. Comme si chaque cerveau qui ruminait ce qu’il ruminait à la seconde même de mon premier cri avait, pour cette fraction de seconde, arrêté de penser pour m’infliger et m’inspirer toutes les unicités qui rendront mon soupir aussi unique qu’unique l’est.
Je vous aime tous. Je vous adore tous. Même si je ne l’exprime pas assez. Les mots exprimés, les mots, dès qu’ils échappent au papier, dès qu’ils échappent à la pensée, perdent leur substance et leur sens. Et pourtant, on ne peut pas laisser nos mots a nous-même. Nos oreilles en ont un besoin vital. Même si l’ouie les rend illusoires, même si l’ouie les rend moins réels et presque optionnels. On peut choisir d’y croire comme de ne pas y croire. Mais sur papier, mais dans le cœur, leur intensité se multiplie par l’infini. Il faut qu’il y ait un autre moyen de communication que celui du bouche-à-oreille. Le bouche-à-oreille est beaucoup trop léger pour toute la gravité que peut porter une pensée, un sentiment. C’est une vraie perte de puissance, de richesse. Ca fait mal.
Je pense au toucher. Je te touche et j’y mets tous les sentiments que je couve au fond de moi et j’espère que tu attraperas, pendant ce frêle frôlement de corps, que tu attraperas ce qui échappe aux mots parlés, à toutes ces structures inépuisablement manipulés de toutes les façons possibles, tous ces compléments d’objet directs et indirects, ces circonstanciels de lieu, de temps, du passé et du cœur. Je prie que tu attraperas ce qui échappe à l’ouie, que tu inhaleras ce simple geste physique par tous tes sens sauf l’ouie.
En vain.
Le toucher appartient tellement à ce monde que sa futilité devient presque intouchable. Je te frôle de la même façon que te frôlent des dizaines d’autres mains dans une seule journée. Mes sens se tuent à la quête de tes sens et ne retrouvent q’un vide insensé. Sens-tu ce surplus de parfum que je ne vaporise que pour toi ? Tes yeux, ne plongent-ils pas assez dans mes yeux pour retrouver les flammes qui se nourrissent à chaque regard, à chaque murmure, à chaque arôme, à chaque contact ?
Ne reste qu’un seul sens, qui risque à son tour de perdre toute valeur. Ne reste qu’un seul sens qui puisse te parvenir ces sous-entendus. Un seul sens. Prendrai-je le risque ?

mercredi 29 octobre 2008

miroir, mon beau miroir.

Des miroirs couvrent l'intérieur de mon coeur. Chaque coin, chaque repli, soigneusement pavé de petits morceaux de miroirs polygonales. Chaque petit détail qui se réfugie dans les tendresses de mon coeur se trouve amplifié et multiplié par millions. Chaque nom qui trouve son chemin vers les recoins de mon ceour se trouve gravé par milliers sur ses parois sans jamais retrouver son origine.
Des reflets et des réflexions, des convergences et des divergences, avec chaque battement, chaque flot de sang, chaque bouffée d'oxygène. Toutes les passions, toutes les croyances, tous les rêves, tous les coups de coeur de mon coeur se recroquevillent sur ses parois et se réjouissent de leur incertitude, leur fragilité, leur vanité et sans aucun souci, s'y prolifèrent et s'y propagent... jusqu'à l'étouffer.
Et chaque bouffée d'oxygène se trouve suffoquée, chaque flot de sang bloqué, chaque battement choqué. Et mon coeur saigne un peu plus. Des fissures effritent les miroirs de mon coeur. Et il saigne un peu plus. Chaque paroi, chaque petite surface se frotte contre l'autre, tectonique des plaques de mon coeur.
Chaque fois un peu plus. Dans l'attente silencieuse de l'éruption cardiaque. Un volcan d'émotions. Sauriez-vous à quoi ressemble une pluie de miroirs?

vendredi 17 octobre 2008

complément d'objet direct.

Je relisais mon blog et j'ai réalisé que les 2 idées les plus récurrentes sont celles de l'oubli et de la course.
J'ai réalisé aussi que courir m'est venu beaucoup plus naturellement à Paris qu'ici. Je ne sais pas exactement quelles conclusions en tirer, sauf celle de la légèreté. Troisième idée très récurrente dans mon blog, pesanteur, lourdesse, légèreté.
C'est bizarre. Et fascinant. De se dépayser. D'être seule dans un monde totalement nouveau. Je donnerai tout pour revenir, pour revivre et resavourer ces moments-là. Peut-être que ça ne sentira plus le nouveau... Je ne sais pas.

Ca m'a tellement bouleversé, ce voyage. J'en suis satisfaite. Ca fait tellement longtemps que je ne me suis pas sentie satisfaite. Feels good. J'espère que ces post-réflexions dureront beaucoup plus qu'une semaine ou deux, comme est leur habitude.

Merci, à ce blog pour m'avoir permis d'aller à Paris.
Merci, à tous ceux qui m'ont encouragée quand j'en avais besoin.
Merci, à Georges de m'avoir accueillie :)

Rassasiée.

mercredi 15 octobre 2008

.

la nostalgie de paris s'installe.

samedi 13 septembre 2008

marre.

j'en ai marre d'être toujours là pour tout le monde, et de n'avoir jamais personne là pour moi.

lundi 1 septembre 2008

religion de l'oubli.

Je revendique l'ordre des atomes à retirer de tout être humain sa capacité acquise à négocier aussi futilement des destins des autres.
Je nie à tout esclave du temps le droit à pouvoir rêver de ce qui viendra, à planifier ce qui retentira de l'échec de chaque seconde qui vient de se déchiqueter sur l'axe imaginaire du temps qui nous manigance avec ses foutues sorcelleries.
J'encourage, avec force et dignité, tous les efforts qu'on a du faire pour effacer ce qui était et ce qui a fini par nous effacer à nous.
Je prie de toute ma faiblesse, ma fragilité, ma stupidité, je prie que personne ne priera jamais, que personne ne sera plus marqué par le passé, le futur, la mémoire, les souvenirs, les ambitions, les rêves.
Je réclame l'oubli DIEU.
Notre ultime devoir est d'oublier, de tout effacer chaque soir avant de dormir, de s'emparer des déchets du présent et les jeter dans l'abîme divin de l'oubli, sans même essayer de les recycler.
Dieu l'oubli nous bercera dans sa merci.
Dieu l'oubli ne nous oubliera jamais.

vendredi 29 août 2008

blotti.

Après, après, après...
Je viverai après.
Je préfère mourir maintenant et vivre après.
Absurdité.
Moments de fragilité où rien ne compterait plus qu'une main autour des épaules, une main familière ou étrangère, une main de chiffon ou de chimpanzé.
Rien qu'une main autour des épaules pour se sentir blotti contre quelqu'un, contre quelque chose. Pour se sentir équilibré sans avoir à chercher son équilibre pour une fois, pour se sentir précieux, protégé, aimé.
Une main, un bras, de femme ou d'homme, pour support, pour consolation.
Tant de mains qui tapotent et qui tripotent, mais aucune ne s'étend sagement, volontairement, autour des épaules.
Fragilité, maudite fragilité.
Montrer son affection est devenu presque tabou de nos jours il parait. Ou bien que l'affection se fait de plus en plus rare.
Absurdité, toujours.
Tentation énorme d'appartenir. Appartenir à n'importe qui, à n'importe quoi. Appartenir même à ce que l'on fuyait, l'on évitait, l'on détestait depuis toujours.
N'importe, tant qu'on appartienne, tant qu'on fait partie d'une entité plus grande, tant qu'on n'est pas seule à sentir, à penser, à vivre, à mourir.
Monstre de solitude. Mon seul ami fidèle. Le seul bras qui m'entoure.
Blottie contre la solitude.
Exquis.

jeudi 21 août 2008

Folie.

Se noyer, volontairement, dans l'insouciance pesante de la vie. Se rappeler toujours et à jamais que rien n'est vraiment comme il parait à nos yeux, que nous ne voyons pas avec nos rétines mais avec tout le bagage émotionel que l'on traîne derrière depuis notre premier contact conscient avec cet environnement, cet environnement qui, assez aléatoirement nous est choisi, mais qui nous jette aussi loin de l'aléatoire que possible, qui nous jette vers la malédiction de la prédiction. Rien ne doit jamais nous surprendre quand on devient un et unique avec soi-même. Rien ne doit plus avoir l'effet crucial de la première désillusion. Rien ne doit plus être totalement vraie, complètement réel et absolument .
Tout est mensongère.
Tout est illusoire.
Tout est le résultat de notre propre lecture. Le mot objectivité doit être enlevé du dictionnaire. Objectivité est le propre des objets. Nous sommes des sujets et nous excellons à l'être.
Quand on est tellement conscient de l'aspect fragile de cette vie, pourquoi est-ce que l'on se permet, si facilement, d'être les pions de l'illusion?
Des sujets assujettis à la subjectivité.
Il faut que tu arrêtes, cher cerveau, de faire tes propres lectures, de créer ton propre monde, de puiser ton futur dans ton passé. Il faut que tu arrêtes! Einstein avait dit que la folie c'est de répéter le même acte en attendant un résultat différent. Tu es fou, cher cerveau. Tu es fou, cher humain. A toujours croire et re-croire à la bonté de notre espèce, à l'amour, à la joie et à tout le champ lexical de l'espoir. Tu es fou de t'attendre à une récompense, quand ce n'est qu'à un mur que tu te heurtes à chaque fois. Mais à chaque fois.
Tu es fou. Fou. Fou. Fou.


Nous sommes tous les descendants de Sisyphe.

dimanche 10 août 2008

l é g è r e t é .

Je crois que j'ai eu assez de m'attacher à la pesanteur comme repère de valorisation de la vie. Tout ce qui est lourd ne donne pas nécessairement le sens à la vie. Tout ce qui est réelle ne donne pas nécessairement une finalité à la vie.

Je crois que je me sens enfin à l'aise dans la légèreté. Je n'ai pas à porter tant de fardeaux sur mes épaules pour que je sois considérée 'vivante'. Cela me parait plus claire à présent. La légèreter ne me tuerait pas. L'illusion et l'insignifiance peuvent être assez amusants à vivre. Et moi, je m'amuse et je m'y sens bien pour une fois.

Oui. Je crois vraiment que je pourrais m'habituer à vivre dans toutes ces illusions que je me crée et que je m'en fiche. Le réel, je le laisse pour après. L'après viendra seule. La liberté ne pèse pas. Et moi, je ne veux que ça, la liberté.

J'ai l'impression que je vole. Dans des sentiments mensongers, passagers mais très très agréables. Que désirer de plus que l'agréable?


"Le plus lourd fardeau nous écrase, nous fait ployer sous lui, nous presse contre le sol. Mais dans la poésie amoureuse de tous les siècles, la femme désire recevoir le fardeau du corp mâle. Le plus lourd fardeau est donc en même temps l'image du plus intense accomplissement vital. Plus lours est le fardeau, plus notre vie est proche de la terre, et plus elle est réelle et vraie."
- Kundera, L'insountenable légèreté de l'être.

Je crois qu'au fil des siècles, on n'est plus tellement fan de "missionnaire".

vendredi 1 août 2008

random.

se glisser
sur les palissades
de l'oubli.
se réveiller
aux catonnades
de l'écrit.
grimper
les balustrades
vers l'infini.
voler
les promenades
de minuit.

samedi 19 juillet 2008

requiem d'un amour.

On s'entend
et on ressent
nos mots s'élargir
puis se rétrécir
vers l'éternel horizon
des tombes d'émotions.

On se regarde
et on bavarde
de tous ces soucis
qui nous ont mené ici
qui nous ont sans cesse rongé
qui nous ont sans cesse plongé
dans l'étroitesse de nos coeurs
loin des aromes des fleurs.

On s'étreint
par peur que ne s'éteint
la flamme qui nourissait
notre amour qui pourissait.

On ferme les yeux
aux souvenirs heuruex
et on compte les heures
qui nous séparent du malheur
du dernier baiser
des regrets embrasés.

Je serre fort
mes draps d'or
pour que ne finisse
ces saveurs d'anis,
je compte au ralenti
les secondes vers l'oubli,
je me fâche
et je m'attache
à la brève consolation
des rêves et des illusions.

Tu m'aimes
dans mon sommeil,
je t'aime
dans mon réveil...

Je me jette et j'essaye
de tomber dans tes ailes
où ces deux mondes
ne sont
que pareils.

samedi 12 juillet 2008

avec le temps..

Avec le temps...
avec le temps, va, tout s'en va
on oublie le visage et l'on oublie la voix
le cœur, quand ça bat plus, c'est pas la peine d'aller
chercher plus loin, faut laisser faire et c'est très bien

avec le temps...
avec le temps, va, tout s'en va
l'autre qu'on adorait, qu'on cherchait sous la pluie
l'autre qu'on devinait au détour d'un regard
entre les mots, entre les lignes et sous le fard
d'un serment maquillé qui s'en va faire sa nuit
avec le temps tout s'évanouit

avec le temps...
avec le temps, va, tout s'en va
mêm' les plus chouett's souv'nirs ça t'as un' de ces gueules
à la gal'rie j'farfouille dans les rayons d'la mort
le samedi soir quand la tendresse s'en va tout' seule

avec le temps...
avec le temps, va, tout s'en va
l'autre à qui l'on croyait pour un rhume, pour un rien
l'autre à qui l'on donnait du vent et des bijoux
pour qui l'on eût vendu son âme pour quelques sous
devant quoi l'on s'traînait comme traînent les chiens
avec le temps, va, tout va bien

avec le temps...
avec le temps, va, tout s'en va
on oublie les passions et l'on oublie les voix
qui vous disaient tout bas les mots des pauvres gens
ne rentre pas trop tard, surtout ne prends pas froid

avec le temps...
avec le temps, va, tout s'en va
et l'on se sent blanchi comme un cheval fourbu
et l'on se sent glacé dans un lit de hasard
et l'on se sent tout seul peut-être mais peinard
et l'on se sent floué par les années perdues- alors vraiment
avec le temps on n'aime plus

jeudi 12 juin 2008

J'attends.

Je me replie et me déplie.
Je me tend et j'attends.
J'allume et j'assume.
Je dévie, de toi, ma vie.
Je retiens et je reviens.
Toujours.
La même voix,
m'appelle,
vers la même voie.
Je regrette et je fête.
L'amour perdu.
L'amour pendu.
Tu me soutiens,
et je feins
que tout ira bien.
Je crains la fin,
de la fin.
Je te crève,
et je rêve,
que tu deferles,
tels des perles,
vers le fond de mon abîme,
me projetant vers les cimes
des cimes de mon âme,
léchant les lames
de mes blessures
en verdure.
Je te veux et je t'en veux.
Je pardonne et je donne.
Tout.
Partout.
Je suis tienne,
à l'ancienne.
Je me tends et j'attends.
et j'attends.
et j'attends.

mardi 20 mai 2008

foutu.

C'est fou. C'est fou, ce "système" qu'on nous oblige de suivre à la lettre. Cette ligne qui nous est dessiné depuis le moment damné de notre conception. C'est fou, toutes les choses qu'on a envie de faire, toutes les déviations qui nous tentent, et je ne parle pas des déviations morales, non juste des projets et des rêves qu'on a en tête mais qui ne se trouvent pas sur la fameuse ligne du normale. C'est fou, le potentiel qu'on perd. FOU. FOU. FOU.

Je ne comprends pas. Est-ce le manque de courage? le surplus de rationalisation? l'accoutumance? Qu'est-ce qui nous empêche de casser le cycle? Est-ce que ça vaut vraiment la peine? La peine de perdre ses motivations, ses passions. La peine de stresser, de se fatiguer, de s'enterrer. C'est fou.
C'est fou.
C'est fou.t.u.
C'est fou. tue.

samedi 17 mai 2008

mm.

Il FAUT que je me perçoive à travers les yeux de gens qui me connaissent à peine.

C’est bizarre, parce que, que peuvent-ils vraiment connaître de vous?

Mais… que connaissez-vous de vous-même vous aussi ?

On pourrait bien penser que personne ne peut nous connaître mieux que nous-même. Evident. Je me fréquente 24/24. Et ce, depuis le moment où je suis né. Et c’est ce qui m’éloigne toujours plus de moi-même.

Il ne me reste de mes perceptions que ces glorieuses réalisations qui m’ont béni, à plusieurs reprises, de leurs exempts révélations autant personnelles que cosmopolites.

Mais il ne m’est jamais venu à l’esprit, que même ces réalisations, dans toute leur vérité, ne sont jamais absolues ni stables. Elles changent. Mais ne reste dans la mémoire que le premier effet de la première découverte. Et que Dieu ne permette le moindre changement !

J’ai besoin, de me voir dans des yeux étrangers. J’ai besoin de savoir où j’en suis. Je n’arrive plus à faire un auto-jugement. Tout le temps possible de solitude ne m’offrira pas ce prestige. Parce que, il parait, ces réalisations deviennent de plus en plus rares après un certain âge. C’est ça mûrir. C’est ne plus questionner, ne plus être curieux. Etre plus sage. Calculer ses moindres actions. J’arriverai même à dire, mûrir, c’est devenir extrémiste en quelque sorte. C’est acquérir une suffisance de bagage psychique et morale et ne plus croire qu’en ce bagage. Et quand notre croyance se centre autour d’une seule direction, c’est qu’on est extrême. C’est qu’on est mature.

Je dévie.

Les gens qui me connaissent depuis toujours, connaissent la même personne que je connais moi-même. Ils sont peut-être plus sensibles à mes changements, mais eux aussi, ont eu, dans un certain temps, leurs propres réalisations à mon propos, et c’est ces réalisations qui gagneront toujours le jeu.

J’ai besoin du nouveau.

J’en crève.

dimanche 23 mars 2008

re.gré

Je regrette avoir raté tellement de ma vie ne croyant pas en moi-même. Je regrette avoir permis à quelques personnes de me gâcher la vie avec cette air de supériorité qu'ils m'imposaient. Je regrette avoir permis à toutes ces futilités dont le monde est fait de me soûler de leur beauté périssable.
Je suis belle. De l'intérieur vers l'extérieur. Mes imperfections et ma différence font ma beauté. Et je ne pourrais jamais mieux apprécier ma solitude pour être mon phare parmi les vagues de ma confusion.

mercredi 19 mars 2008

il y a un trou, tout petit et violet, dans le ciel aujourd'hui. il m'appelle. je tombe.

lundi 3 mars 2008

hmm.

"Mais la propriété, mais le capital ont de longue date pris leurs précautions.
Donnant au groupement des propriétés le nom de patrie, ils ont su inspirer à la foule une sorte de religieuse passion pour une entité invisible qu'ils abritent sous un symbole ridicule, le drapeau.
Le troupeu humain, bête et sentimental, abruti depuis des siècles par l'idée de providence et de droits acquis, s'est laissé prendre à cette fantasmagorie de mensonges, et il admire les armées, brillantes, bruyantes, violentes, qui ont pour mission de défendre les propriétés et les capitaux des accapareurs contre d'autres accapareurs non moins déshonnêtes qu'eux."
L'ABC du Libertaire.

Allez voir.

oh la la.

On s'amuse à nous raconter des histoires genres les jeunes du Liban sont son artère principale, sont ses conduits alvéolaires, son système digestif (option la plus valide vu l'acheminement de la digestion) bla bla bla. Mais moi quand j'y pense, il n'y a pas de jeunes au Liban. Les jeunes libanais sont en voie d'extinction. Démographiquement, nous existons peut-être. Mais en réalité, la jeunesse se répartit en deux catégories.
La première, mature avant l'âge, adulte avant son temps, porte toutes les responsabilités du monde sur ses épaules, n'a pas eu le temps de goûter pleinment aux joies de la vie, parce que justement son état social ne le lui a pas permis. Une catégorie austère, degoûté, qui ne croit plus au bonheur que tout le monde semble lui promettre, qui ne croit plus à cette liberté qu'on n'atteignera jamais.
La deuxième catégorie, refuse de grandir. Refuse de croire vraiment que vivre au Liban c'est assez difficile, ça demande pas mal de responsabilités et beaucoup beaucoup de patience. Non le Liban c'est beau, le Liban c'est FUN, le Liban c'est le roi de la nightlife. Ils traînent dans les rues de Beyrouth, intoxiqués d'illusions, enivrés d'espoirs et de rêves. Ils reçoivent les bras ouverts tout ce que le Liban leur offre (qui est d'ailleurs très minime) et ne bouge pas d'un pas pour survivre.
On trouve, bien sûr, des exceptions de jeunes libanais assez conscient de leur rôle comme citoyens dans ce pays, qui reconnaissent ses malheurs aussi bien que ses bonheurs, mais qui existent juste pour faire la règle.
Et en plus, on compte sur nous pour reconstruire le Liban nouveau. C'est drôle ça. Vous croyez vraiment que notre génération est au niveau requis? Parce que moi, y a longtemps que j'ai perdu l'espoir. Je voulais croire vraiment à nos capacités mais avec chaque année qui passe, je me détrompe. Je comprends complètement qu'on choisisse d'émigrer là où je contestais très fort toute personne qui y pensait. A présent, c'est moi aussi qui y pense.
En fait, je serais prête à tout offrir à mon pays, quand mon pays sera prêt à tout m'offrir à son tour.
C'est aussi simple que ça.

dimanche 2 mars 2008

ralentir.

Il parait que c'est ça ce qu'on appelle la satisfaction. Etre rassasié. avoir l'oeil plein. C'est tuer ses besoins. Les enterrer, non pas au fond de soi-même, mais les enterrer dans chaque particule qui nous entoure. Passer à côté comme si rien n'était. ne rendre même pas ses respects. Ne se sentir ni séduit, ni interpelé. parce que ces besoins, c'est pas nous qui les avons créés. C'est plutôt la façon qu'on a été élevé, la répétition du même pattern qui guide notre vie et celle des autres. L'habitude. On nous a nourris l'habitude dès notre plus tendre âge. Mais, mis à part nos instincts, de quoi a-t-on vraiment besoin?
le malheur c'est que personne ne sait prendrer une pause de nos jours. Personne ne sait prendre sa retraite avant que la loi ne le permette. Personne ne réalise vraiment que nous sommes en même temps notre meilleur ami et notre pire ennemi. On ne fair que courir. On cout, on court, on court. Kundera n'a jamais dit de plus vrai: la vitesse est directement proportionelle à l'oubli. Plus on va vite, plus il est facile d'oublier. Mais justement, pourquoi cette addiction à l'oubli? Ne peut-on vraiment pas être conscient de son passé, de son présent et savourer pleinement la vie? Courir, est-il un besoin instinctif? J'ai envie de vivre ma vie en slow-motion moi. Je ne veux pas avoir besoin d'oublier. Admettre que le passé fait partie du passé ne signifie pas nécessairement oublier. Les souvenirs ne répondent pas nécessairement à la loi de la gravité.
On peut se senttir lent et léger à la fois.
On le doit.

samedi 1 mars 2008

par km.

Si tu n’avais jamais exaucé tes rêves avant de les rêver tu aurais volé de tes propres ailes sans jamais te méfier des malentendus de cette honorable vie que mènent des hommes se prenant pour des loups-garous.
Tellement d’expectations t'entourent.
Il faut que tu sois à la hauteur.
dfgdfgdgdgfdgfdgdgddIl faut que
dfgdfgdgdgfdgfdgdgddtu portes
dfgdfgdgdgfdgfdgdgddtes plus hauts
dfgdfgdgdgfdgfdgdgddtalons et
dfgdfgdgdgfdgfdgdgddtendre
dfgdfgdgdgfdgfdgdgddtes bras
dfgdfgdgdgfdgfdgdgddaussi haut
dfgdfgdgdgfdgfdgdgddque tu le peux,
dfgdfgdgdgfdgfdgdgddles tendre
dfgdfgdgdgfdgfdgdgddjusqu'à ce que
dfgdfgdgdgfdgfdgdgddles tendons
dfgdfgdgdgfdgfdgdgddde tes os
dfgdfgdgdgfdgfdgdgddse déchirent,
dfgdfgdgdgfdgfdgdgddse cassent,
dfgdfgdgdgfdgfdgdgddn’arrivent plus
dfgdfgdgdgfdgfdgdgddà tenir
dfgdfgdgdgfdgfdgdgddla pression
dfgdfgdgdgfdgfdgdgddcéleste
dfgdfgdgdgfdgfdgdgddqui s’émane
dfgdfgdgdgfdgfdgdgddde toi,
dfgdfgdgdgfdgfdgdgddvers toi,
dfgdfgdgdgfdgfdgdgdden toi.
dfgdfgdgdgfdgfdgdgddTu exploses.

reine de coeur.

déracine mon coeur,
plante-le dans tes veines
pour que fleurissent
des bourgeons de haine
pour que s'épanouissent
des pousses vilaines
qui grimpent vers ton haleine
décodent chaque gène
crampent ton abdomen
et te mènent
des airs malsaines
que les doctrines anciennes
explorent en vain.

arrache mon coeur,
dissous-le dans tes veines
saisonne-le de saveurs indiennes,
de valeurs chrétiennes,
pour colorer ton ignorance
de teintures qui tiennent
leur magie de ma souffrance,
de nuances qui reviennent
aux blessures lycéennes,
pour qu'ils te trainent,
vaincu, alourdi de peines,
vers gyrophares et sirènes
qui te clament par centaines,
pour te condamner à la peine
de mort,
où plus rien ne te sauvera,
pas mêmes des dizaines
de neuvaines.

jeudi 28 février 2008

é p a r p i l l é e.

Le réveil matin qui grogne.
Les rideaux luttent contre le soleil.
Les yeux luttent contre la vie.
S o m n a m b u l e .
Se cacher pour toujours dans ta bulle.
Rêver. Planer. T’accrocher à la lune.
Le temps te rattrape.
Les pieds, le corps, alourdis
Par la gravité des draps,
L’immensité du fracas
à venir.
Se lever, se dresser.
Un effort las.
La course commence.
Arriver au travail à temps.
Le temps c’est de l’argent.
Dorénavant, ta monnaie c’est les secondes
Ton salaire c’est en secondes.
Des secondes d’accrochage à la lune.
Flotter, voler, errer.
Regagner la terre, le familier,
Le fastidieux.
Le temps se ralentit pendant la chute.
Le temps défit la gravité.
Mais ne s’arrête jamais,
Qu’à la tombée de la nuit.
F u i r.
Dans la réflexion de quelques verres.
Dans la brume de quelques cigarettes.
Dans les rythmes de quelques hits.
Dans le rire des amoureux du coin.
Pêcher un mot d’ici, un mot de là,
Les trier pour découvrir, explorer,
Cerner,
Ce qui préoccupe ces étrangers
Que la vie a mené sur ton trajet,
Vers tes pensées.
L’odeur de la cendre se colle à tes mains
L’alcool se colle à tes neurones
Qui ne cessent de chercher la sortie,
L’échappatoire.
Rester ou quitter…
Presque rien n’appelle à rester
Et tout un mystère appelle à partir
Choisir le familier pourri
Ou l’inconnu, l’oubli.
sdfsdfsfsffffff Envouté.
sdfsdfsfsffffff L’appel des draps,
sdfsdfsfsffffff De loin
sdfsdfsfsffffff Le plus fort
sdfsdfsfsffffff Sommeil, sommeil.
sdfsdfsfsffffff Pensées, tourments, dilemmes,
sdfsdfsfsffffff En pause.
sdfsdfsfsffffff La ville dort.
sdfsdfsfsffffff Le Liban dort,
sdfsdfsfsffffff Le jour.

mardi 26 février 2008

étincelle.


Une surdité aveugle m’envahit à l’étrange rancard avec l’étroitesse d’un cerveau humain. Une envie muette me remplit les veines et les nervures, une envie de casser, de fracasser, de déchirer et de déchiqueter tous ces tissus sanguins qui protègent si précieusement cette matière grise, grise à l’air d’un hiver qui ne veut jamais se terminer, d’un ciel qui désire nous enfermer, nous enterrer, nous limiter à cette terre, à sa pesanteur, à ses futilités dans un univers beaucoup plus géant qu’un simple être humain ne puisse l’imaginer. Un dégout mortel me tiraille les entrailles à l’idée inouïe que l’on puisse volontairement nous détourner de la diversité magique de ce monde pour nous emprisonner dans un seul champ de vision. Cet acte d’une monstruosité inégale que de se cacher si obstinément dans un coin du prisme d’où les rayons ne peuvent ni jaillir, ni enrichir notre monde morbide de couleurs et de lumières.

Une infaillible force lézarde mes muscles et je serre fort mes poignées. J’essaye de me contenir. D’élargir moi-même mes horizons. Mais tellement de fanatisme et d’étroitesse me rendent esclave du réflex, de ce réflex cru et frais dans on espoir, dans ses peines, dans sa volonté de choquer, de réanimer de meurtrir tous ces jeunes Frankensteins de notre monde. Ces morts-vivants qui rassemblent leurs idées d’ici, de là, du passé, de l’histoire, sans jamais prendre la peine de les reformuler, de les retravailler, de les ressusciter, d’en créer de nouveaux.

Je vous déteste. Je vous abhorre. Vous et vos idées préconçues, vos pré-jugements et votre mono-dimensionnalité. Il est temps de vous réveiller ! De vous rebeller ! De déclarer la révolte. Le monde est beaucoup plus merveilleux que vous ne l’imaginez justement à cause de ses religions, de ses races, de ses ethnies, de ses classes, de ses langues, de ses cultures…………………………………

Et vous, vous n’êtes qu’un souffle d’air dans le feu torride de notre planète. Ne désiriez-vous pas en devenir l’étincelle ?

Le a privatif de l'amour.

L’amour se vend dans les rues désertes de mes rêves à cent livres la poignée. Et les poignées se présentent par centaines, à chaque coin, sous chaque lanterne, de chaque fenêtre et sur chaque banc.

Les rues désertes de mon monde abritent tous les refoulés, brisés et saccagés des illusions. Mes ruelles, sombres de leurs petites lumières, sont leurs « rêvatoires » à eux. Ils s’y languissent de peine, de misère et de tourments, les plus doux tourments de la vie. Ils s’accrochent aux ballons violets qui se balancent aux airs de chaque soupir, aux rythmes de chaque sanglot. Ils s’étendent sur les racines des lanternes à eaux qui se remuent et s’incrustent à chaque pas manqué, à chaque soûlé trébuchant de son extase. Ils croquent à pleines dents aux paves des ponts entourant chaque effigie de cire et lèchent avec passion les malaises aux fraises et les embarras au chocolat. Ils serrent les ombres dénudés très fort dans leur for intérieur et s’engourdissent du vertige des derniers adieux et des meilleurs vœux. Ils s’élancent et foncent et voltigent dans toutes les directions de mon monde, bondissant ou se jetant dans chaque oubli et chaque souvenir, chaque mirage et chaque chimère, se heurtant et se brisant à chaque statue, à chaque barrière, à chaque mur, à chaque abîme.

L’amour se vend par bousculades, par engueulades, par tonnerres, par émergences dans les rues de mon monde. Il se vend aux enchères, aux cous, à la lumière et aux ombres. Et les bannis du cœur le crèvent à force de soif, de faim, d’avidité. Et les poignés d’amour les giflent, les assouvissent, les gavent de délices, de bonheurs et d’allégresses.

L’amour se vend gratuitement dans les mondes de mon monde. Il s’offre entièrement à toi, à lui, à elle, à vous.
Cela fait des ans qu’il vous attend.
Il dépérit dans la moisissure, se fermente dans la solitude.
Et attend.
Il prie par manque de foi, se console par manque de confiance.
Et attend.
Le moindre souffle.
Le moindre geste.
Le moindre


cri.

la ré.création.


Lorsque finalement Dieu a décidé de se reposer, la création n'avait que commencer.Ça m’irait bien d’entrouvrir des chemins vers mes buts créatifs et puis de me reposer pour voir où tout ira. Je ne serais jamais sûre de l’acheminement mais est-ce l’acheminement qui compte ? On allume le feu et on se repose autour. Ceux qui entament la guerre, se reposent, à la guette des plus petits détails. Les mortels meurent. La nature se détruit. La carte du monde change. On entame la paix. On interfère quand bon soit-il. On clame que Dieu le fait aussi, que le reste ne revient qu’aux choix libres des objets de sa création. Ça ne marche jamais pour moi. Je crée, j’entame, j’allume. Je me repose. Et rien. Toujours rien. Peut-être que mon sort joint celui des objets de création qui doivent à jamais retenir leur mystère et leur charme et n’être crédité que pour leur auteur. Je dois retenir mon charme, mon mystère et tellement d’autre choses. Je dois créer et ne jamais me reposer. Moi qui me retrouve tellement dans le rôle de l’observateur reposé… observer devient insuffisant. Je dois agir et réagir, respirer jusqu’à haleter, créer jusqu’à la fin. La fin du repos, la fin du début, la fin du chemin, la fin de la finalité et de la fin.

La vie se moule d'une seule et unique façon.

La vie se moule de cette façon-ci. Il faut l’accepter telle qu’elle se présente à nos yeux, à nos sens, à nos coeurs. Les fleurs dégagent cet arome, les oiseaux gazouillent cette mélodie, les citrons possèdent ce goût, et le ciel se colore de ces tonalités de bleu. Il n’y a pas d’autres façons de voir, d’autres façons d’être.

La vie s’est moulé de cette façon-ci, fascinante oui, merveilleuse oui, mais il n’y en a pas d’autres. Elle ne se renouvelle pas, elle n’explore pas de nouveaux moules, elle n’oscille pas dans d’autres directions. Elle ne se fatigue pas à nous fasciner de plus. Elle se moule d’une seule façon et s’amuse à se répéter aux générations qui viennent et qui partent. Elle s’installe. Elle observe. Elle nous attend. Elle nous ennuie. Elle nous emmerde. Elle nous engorge. Elle nous moule à son moule. Elle nous rend aussi fascinant que fastidieux. C’est le jeu auquel elle se jette, sans risques, sans pertes, sans gains. Elle s’y jette avec la sûreté aveugle que son moule ne se cassera jamais, que son rythme, sa musique, ses couleurs ne se casseront jamais.

Que c’est l’homme seul qui se casse.

Rien n’est plus fragile que le moule de l’homme, rien n’est plus modelable, rien n’est plus malléable. Tellement de plasticité au centre de tellement de frigidité, ça tue. On ne se trouve plus. On se perd. On tourne et on tourne et on change de formes, d’idées, de personnalités, on se soûle d’autant de changement, on tombe dans le vertige du nouveau… Et pourtant, tout autour c’est le même moule qui nous inonde. C’est comme si la vie se moque de nous, s’en fout de nous, de nos tourments et de nos joies. Elle en a témoigné assez pour ne plus bouger d’un cil. Nous ne sommes que des instants passagers, des murmurs éphémères, des échos dans son air. Elle s’enracine et nous flottons. Et elle n’essaye même pas de nous attraper. Elle s’amuse à nous renifler de plus en plus loin. Elle nous alourdi et nous envoie vers l’éternel. Nous ne sommes que ses poupées jetables, recyclables, agonisants, expirants. Nous régalons sa frivolité et nous périssons. Alors qu’elle, victorieuse et souriante, se rassasie et nous engouffre dans son moule, qui suivra, à jamais, la même règle du constant.

et si.

J'ai vraiment l'impression que je ne connais plus rien à ce monde. Malgré toutes les blessures, et tout l'effort forcé de les surpasser, et toute la lumière qui semble accompagner cet effort, je reste à ma place. Peut-être que la lumière m'a trop éblouie, jusqu'à l'aveuglement, jusqu'à l'apathie. Est-ce vraiment un cycle ou juste l'acheminement de tous les décrets auxquels j'ai délicieusement croqué. Je suis trop entourée de moi-même, ou peut-être je suis trop entourée par les mêmes idées, les mêmes couleurs. Je suis sûre qu'il y a beaucoup plus de couleurs que n'en compte l'arc-en-ciel. Je le sens, parfois, parmi de la fumée d'encens et des notes de musiques qui me bercent et me relève vers l'infini que je ne pourrai jamais atteindre.

Exprimer, ce qui s'encaisse, il y a une vie, dans mon for intérieur. Mais, ce sont les mêmes mots qui se répètent, les mêmes sentiments. Je tourne dans un même labyrinthe. C’est que je m'en sors, de temps à autre, en apparence au fait. Mais c'est juste un autre chemin qui me fait revenir au même début.

Il y a des fruits, quand je voyage. Des fruits frais mais mures. Il y a des courbes, des monts et des vallées. Je ne sais pas s'il y a quelqu'un d'autre. Peut-être qu'ils se cachent. Ou bien c'est moi qui ne veux pas se révéler. C’est mortel ce peut-être, ce vouloir de regarder le miroir de face et de derrière. Parce qu'il y a sûrement quelque chose derrière. Tu ne vois pas? Tu ne peux pas voir.

Tu ne veux pas voir. Quand je rêve, je rêve du changement éternel. Quand je pense, je pense à la métamorphose. Quand je pleure, je choisis de me réfugier dans mon cocon et je perds mon rêve du papillon qui vole de ses propres ailes. Je pleure beaucoup trop.

C’est que, en fin de compte, on ne peut jamais s'attendre à une consolation, à un mot, à une caresse, si l'on se ferme à cent clefs pour ensuite les jeter. Et on ne peut jamais s'attendre aux fruits, aux couleurs, aux courbes si l'on......... si l'on quoi?

v.q.


La plus cruelle réalisation qu’on peut avoir c’est la réalisation crue et certaine qu’on n’a pas vraiment vécu notre vie. Et non, pas d’adverbes qui manquent à la fin de cette phrase. Ce n’est pas qu’on ait pas vécu pleinement la vie ou passionnément ou modestement ou n’importe quel autre terme. Non. C’est qu’on ne l’ait pas vécue du tout.

C’est ainsi. On se réveille un jour, on fait tous les fastidieux rituels qui constituent notre sorte de refuge vital et au moment où nos yeux croisent ces autres yeux figés dans une familièrement étrange réflexion, on est heurté par l’infâme impression que quelque chose cloche. C’est comme quand la caméra n’arrive plus à trouver le focus parfait pour redonner à une nature morte la vie. De même. On n’arrive plus à retrouver cette complicité qu’on a pris des années à bâtir avec notre propre réflexion.

Et le monde autour de nous s’écroule.

Tout semble se revêtir du misérable costume du mensonge. Rien, mais rien dans notre vie n’a été fait pour les bonnes raisons. Aucune, mais aucune décision n’a été prise par notre choix conscient. On se réalise victime de soi-même, invinciblement et inévitablement gâché, pour la vie. Et l’on se rassure avec tout ce que notre raison peut puiser comme excuses. Et l’on se dit que c’est la migraine qui nous joue ses jeux, que ces nos hormones qui sautent un peu, que rien mais vraiment rien ne peut ruiner tous les achèvements d’aujourd’hui.

On se fixe dans le miroir à nouveau,
pour les plus brèves secondes…
et on court.

On casse notre rituel et on s’échappe. Une urgente envie nous envahit de courir, sans aucune destination. Courir. Peut-être qu’avec la course viendra l’oubli. Peut-être qu’avec la vitesse les larmes sècheront, les plaies guériront et les mémoires s’engourdiront.
Une course, un souffle coupé, une sueur froide, une cigarette et un café après, on se sent rétabli petit à petit dans notre refuge. Il parait que les insécurités trouvent leurs issues à la vue de ce paysage peint qui nous accompagne pendant chaque pause-café, à l’entente de ces murmures télévisés qui ne nous lâchent pas de la journée et à l’odeur de cannelle qui nous séduit chaque soir de la boulangerie du coin. Nos sens chassent nos insécurités pour retrouver leur propre monde de sécurité à l’insu de tous les interventions extérieurs qui nous invitent à une nouvelle vie pleine de nouvelles aventures chargées de l’effrayant inconnu et nous drague infiniment, inlassablement vers le passé familier, vers le passé sûr…
vers la réalisation, crue et certaine, qu’il est désormais trop tard.

Rimer avec la différence.



Je me mis en cet après-midi, vide à l’air de tous mes autres après-midi, à penser aux mots qui riment avec différence.

Je pensais toujours aux rimes comme l’on pense à un monde magique où tout devient une cacophonie d’harmonies. Il y avait sûrement une science des rimes que j’ignorais, une loi que j’insistais à déchiffrer. Je tournais donc dans ma tête le mot différence et le premier rime qui me vint à l’esprit fut le mot tolérance. C’est fou à quel point ces deux mots sont liés. Accepter les différences de l’autre c’est avoir de la tolérance au cœur. Le malheur c’est qu’on n’a jamais plus rien au cœur que de la peur, une peur de l’autre, inconnu, qui semble avoir dans le sang tout un amassement de molécules qui le fait tel qu’il se présente à nos tricheuses rétines : différent.

Différence aussi rime avec appartenance. On puise notre différence de notre environnement qui s’acharne à confirmer une certaine appartenance sans laquelle il perd toute sécurité. Perdre toute sécurité c’est revenir à la peur. Pourtant sécurité rime avec liberté. Serait-il possible que la liberté contredît la différence ?

Je continue. Différence, romance… les opposés s’attirent. Les diamétralement différents deviennent amants. La romance naît d’un manque d’une certaine différence je trouve. Moi, j’aimerais bien posséder le courage de cet autre. Son courage le rend différent à mes yeux, à mon cœur. Je veux me nourrir de son courage et le rendre mien. De sa beauté aussi, de son humour, de ses richesses, de son expérience, de son intelligence, de sa confiance… et les rimes s’écoulent. Etre différent c’est avoir l’intelligence d’apprendre de son expérience pour devenir confiant. Confiant en soi, peut-être, pas en l’autre. L’autre est différemment différent et il vaudrait mieux en être méfiant. Rien ne rime avec différence mieux que méfiance dans ce monde-ci. Surtout que la plus grande différence semble trouver ses racines dans les croyances. Ça ne me fait rien d’être croyante, moi. La croyance rime avec indulgence mais tout croyant n’est pas indulgent. Je crois en la différence, moi, et en rien d’autre.

Seulement je crois aussi que cette science qui rend les mots tellement magiques a oublié, peut-être par échéance, de trouver le mot parfait qui rime avec différence. Balance serait intéressant à explorer. Peut-être que telle et telle différence cherchent la perfection dans une certaine balance. Peut-être qu’avec un certain degré de clairvoyance on peut s’apercevoir que le trou par lequel on a passé une vie à observer l’autre peut très bien être le trou d’un magnétoscope qui nous envoiera vers la lune, vers les planètes d’où toutes les différences du monde paraissent trop minimes à discerner, trop minimes pour garder une quelconque signifiance, un quelconque sens.

Succomber.


Savourer pleinement l’amour, y croquer à pleines dents... N’être guidé que par les vagues torrides de la passion. N’arrêter aucune seconde pour penser. Ne donner aucune chance au doute. Se livrer intensément, en toute relâche, à la magie, à l’émotion, aux peines, aux tourments. Savoir qu’il ne faut rien savoir de plus, que tout suffit et que rien ne sera jamais assez. Bondir et tomber en chute libre dans les bras de l’autre, être certain que ses bras attendront. Etre toujours prêts sans jamais avoir à l’être parce qu’ensemble on fera face à tout, les bras, le cœur, l’esprit ouvert. Ne plus faire attention aux détails parce que la vie est mieux vécue au large et que les nuances n’existent pas que si elles proviennent des couleurs de l’arc-en-ciel. Ne plus regagner des territoires ombilicales, ne plus permettre à la gravite de nous alourdir vers l’arrière. Marcher de pas sûres vers l’autre, ne trembler qu’à l’idée de la prochaine étreinte. Aimer sans malheur ni contraintes. Aimer à la folie, aux os, aux vermillons, jusqu'à avoir la terre dans la bouche, les yeux, les oreilles, mais jamais dans le cœur. Rien au cœur qu’une poussière de fées, brillante et à jamais palpitante d’amour, de vie.

Pronom Impersonnel.


On ne se méfie jamais des apparences quand on a toujours la naïveté têtue d’un enfant qui n’a pas encore franchi vraiment la porte vers la vie.
On se croit savant, talentueux, expert, expérimenté, bref, on se croit très bien modulé par la vie avec un de ces finissages qui vous laisse bouche bée, éblouis, ne voulant pas toucher à cette auguste œuvre d’art par peur de devenir touchés de blasphèmes.
On se croit doué, capable, doté, content, contenu et contenant, comme si l’on était alléché des dons, des perles, des étoiles de la vie et que cette salive riche de savoir, de pouvoir, de notions et d’instruction ne sèchera jamais, n’étanchera jamais, n’aura jamais le sort du besoin.
On se croit raffiné, poli, scintillant et resplendissement là. Là, existant, laissant trace et creusant voies et chemins.
On se croit baladeur, tamponneur, tambourin.
On se croit, sauterelles, hirondelles, tourtereaux.
On se croit bourgeons, forgerons, jamais pucerons.
On se croit satisfait.
On se croit palpitant.
On se croit vivant.
Jusqu'au jour ou l’on s’aperçoit tel que l'on est: combattant, combattu, mortels, mourant.