jeudi 19 novembre 2009

art des gens.

Ce n'est qu'avec une lamentable excuse qu'il arriva à sortir de son propre trou. Il s'est dit que tout dans ce monde est supposé être lucratif. L’argent fait tourner le monde, non? Ce n'est pas des gravitations universelles ni quelconques autres lois scientifique de magnétisme, de pesanteur, de relativité ou de n’importe quoi. Non, c’est l’argent. C’est l’argent qui fait que le soleil se lève chaque matin. Pensez-y. Pour les pauvres, le soleil est à jamais couchant. C’est l'argent qui fait que tout se colle à cette terre. Si, si et voici le raisonnement qui le prouve. L’argent donne du poids à tout, plus c'est cher plus c'est pesant. Plus c'est pesant moins c'est léger et apte à s'envoler dans l'indemne espace. C’est de la pure logique ce langage. Même l'exception à la règle le valide. Plus c'est cher plus c’est garantie qu'une fusée conquiert l'espace. De même, c'est l’argent qui fait toute la relativité, restreinte ou élargie, de notre planète. L’importance de l'individu, son appartenance, son existence-même sont relatifs à son compte bancaire. Son insertion sociale, son apte intelligence, son savoir-faire-et-vivre sont directement proportionnelle aux richesses qu'ils possèdent. Non, non messieurs n’essayez même pas de le désavouer. Ce cher camarade camarde a passé assez de temps reclus, exclu et perclus dans son trou pour réaliser l'infime vérité. Ça l'a rendu infirme pour un certain moment mais rien, camarades, rien n'est plus puissant que ces réalisations qui vous viennent à l'esprit effet tonnerre/éclair. Une assourdissante brièveté peut vous changer la vie.
Et ainsi, d'un saut aussi léger que celui d'un pauvre, il réussit à sortir de son trou. Maudite légèreté de l'esprit. Qui se pense-t-il pour vouloir fuir aux lois universelles? L’argent fait tourner le monde et fait tourner sa tête. Dorénavant, la chasse au trésor commence. Tout ce qui brille est d'or. Tous ceux qui brillent de l'âme ont tort. Consciences massacrés à tort et à travers. Et vous voici offert, sur un plateau en argent, le passeport universel de survie…et de remords.

lundi 10 août 2009

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la vie soudain me titanise,
me souffle des charades à sa guise,
me renverse les lunettes, gâteau sur cerise,
me tournoie à jamais dans sa bise.

mercredi 22 juillet 2009

Le soleil de midi me suit.

Le soleil de midi me suit à toute heure de la journée. Je ne me lève plus. Je ne me couche plus. Je me cache sous des lunettes noirs et un chapeau de paille. Mais il n’arrête pas de me suivre. Il me suit tel mon ombre. Pourtant, à midi, les ombres n’existent plus. Il me brûle les poumons avec sa chaude insistance. Il me cuit la peau avec sa radiante verticalité. Il me suit sans se lasser. Je transpire, je fonds, je me liquéfie et puis m’évapore. Et il me suit toujours. J’opte pour un parapluie, plutôt un parasol. Ile me retrouve. Partout. Détecte mes moindres mouvements, mes moindres changements.

J’avais damné le nuage gris qui hantait ma vie pour trop longtemps, il clame. Et voici mon cadeau de retour. Le retour vers une vie aussi aveuglante que des miroirs sous un soleil de midi. J’avais cherché midi à 14h pour trop longtemps, il clame. Et voici midi qui me retrouve et me suit a 14h, à 16h, à 21h, n’importe.
Le soleil de midi me suit à toute heure de la journée. Le soleil de midi n’a aucun romantisme mythique. Rond. Jaune. Brûlant. Point à la ligne. Il ne se lève plus. Il ne se couche plus. Sa rondeur n’a rien à voir avec la magie d’une lune complète. Son jaune ne peut même pas être admiré. Il me suit, tel une seconde tête. Ruminant, rigolant. Un cas de cuisson risible. Je m’étouffe. Je m’écrase.

Je me révolte.

Je le regarde plein le visage. Il m’aveugle. J’enlève mes lunettes. Je monte tous les escaliers de la ville. Je m’approche de lui jusqu’à le toucher. La paille s’enflamme. J’enlève mon chapeau. J’enlève tous mes habits. Je me tiens nue et aveugle devant le soleil. Et j’attends. J’attends, j’attends, j’attends. Je ne me transforme pas en cendres. Je ne fonds pas non plus. Je ne brûle pas. Je ne sens même plus sa chaleur. Immunité solaire totale. Sans écran, sans lunettes, sans aucune protection. Totale. A force de vivre intensément, rien ne nous touche plus. Même les émotions possèdent une date d’expiration. Et même le soleil ne salivera pas le goût de sa vengeance. L’indifférence est l’écran le plus efficace. Contre tout.

Le soleil de midi me suit à toute heure de la journée. Je m’en fous.

dimanche 29 mars 2009

dessein.

Relier tous les points qui nous ont mené ici, tels ces jeux d’enfants auxquels on s’amusait même s’il on savait l’éventuel dessin qu’allait former cette suite logique de chiffres. Il n’y a pas de labyrinthes ici, il n’y a pas de bifurcations infinies qui nous invitent à errer loin du but. Non. Un seul et unique chemin, ramifié tout au long des années peut-être mais dont l’acheminement a été toujours le même. Vers ici. Vers maintenant. Vers nous. Je colorierai volontiers cette route, de toutes les couleurs de l’arc-en-ciel, même si en rétrospective, elle ne paraît qu’en noir et blanc. Mais la mémoire est sélective et la sélectivité erronée. Entourer d’un cercle tous les événements qui nous ont marqué, qui nous ont peint tel que l’on est et marquer d’un grand X toutes les errances dont on fut victimes. Tout s’efface, tout se casse, face à l’inévitable. Rêver et rallumer les désirs qu’on a laissé tomber, les nous qu’on a tués. C’est maintenant la réanimation, la résurrection. C’est maintenant les dernières touches de ce dessin enfantin, en pointillés, en rayures, en courbes et en lignes droites. C’est maintenant que tout reprend son sens sous la loupe qui décorait les coins de nos règles. C’est maintenant que toutes les gommes aux odeurs des fleurs perdent toute fonction. C’est maintenant que les taille-crayons ne taillent plus que pour les détails les plus insignifiants. C’est maintenant que se forme en toute gloire le dessin de notre dessein.

vendredi 20 mars 2009

surréagisme.

Sirènes qui se rongent, à pleines dents, dans la haine
pétrissent puis fleurissent d'autant de peine,
reculent les mardis plats de chaque semaine,
refusent toutes ces allergies qui se déchainent.

Fourmis qui saisissent le secret de l'univers,
à petits pas, à petites morsures, échappent au mystère.
Fourmis qui fournissent sermons à tort et à travers,
creusent la graine apocalyptique dans leur fourmilière.

Mégots qui s'accumulent aux pieds d'une inertie,
en tapis, en pentes, en mots, en micro-vides facis,
mémoires d'une passion qui brulait sans répit par ici,
poudre grise, poudre blanche, foudre noire, épilepsie.