jeudi 28 février 2008

é p a r p i l l é e.

Le réveil matin qui grogne.
Les rideaux luttent contre le soleil.
Les yeux luttent contre la vie.
S o m n a m b u l e .
Se cacher pour toujours dans ta bulle.
Rêver. Planer. T’accrocher à la lune.
Le temps te rattrape.
Les pieds, le corps, alourdis
Par la gravité des draps,
L’immensité du fracas
à venir.
Se lever, se dresser.
Un effort las.
La course commence.
Arriver au travail à temps.
Le temps c’est de l’argent.
Dorénavant, ta monnaie c’est les secondes
Ton salaire c’est en secondes.
Des secondes d’accrochage à la lune.
Flotter, voler, errer.
Regagner la terre, le familier,
Le fastidieux.
Le temps se ralentit pendant la chute.
Le temps défit la gravité.
Mais ne s’arrête jamais,
Qu’à la tombée de la nuit.
F u i r.
Dans la réflexion de quelques verres.
Dans la brume de quelques cigarettes.
Dans les rythmes de quelques hits.
Dans le rire des amoureux du coin.
Pêcher un mot d’ici, un mot de là,
Les trier pour découvrir, explorer,
Cerner,
Ce qui préoccupe ces étrangers
Que la vie a mené sur ton trajet,
Vers tes pensées.
L’odeur de la cendre se colle à tes mains
L’alcool se colle à tes neurones
Qui ne cessent de chercher la sortie,
L’échappatoire.
Rester ou quitter…
Presque rien n’appelle à rester
Et tout un mystère appelle à partir
Choisir le familier pourri
Ou l’inconnu, l’oubli.
sdfsdfsfsffffff Envouté.
sdfsdfsfsffffff L’appel des draps,
sdfsdfsfsffffff De loin
sdfsdfsfsffffff Le plus fort
sdfsdfsfsffffff Sommeil, sommeil.
sdfsdfsfsffffff Pensées, tourments, dilemmes,
sdfsdfsfsffffff En pause.
sdfsdfsfsffffff La ville dort.
sdfsdfsfsffffff Le Liban dort,
sdfsdfsfsffffff Le jour.

mardi 26 février 2008

étincelle.


Une surdité aveugle m’envahit à l’étrange rancard avec l’étroitesse d’un cerveau humain. Une envie muette me remplit les veines et les nervures, une envie de casser, de fracasser, de déchirer et de déchiqueter tous ces tissus sanguins qui protègent si précieusement cette matière grise, grise à l’air d’un hiver qui ne veut jamais se terminer, d’un ciel qui désire nous enfermer, nous enterrer, nous limiter à cette terre, à sa pesanteur, à ses futilités dans un univers beaucoup plus géant qu’un simple être humain ne puisse l’imaginer. Un dégout mortel me tiraille les entrailles à l’idée inouïe que l’on puisse volontairement nous détourner de la diversité magique de ce monde pour nous emprisonner dans un seul champ de vision. Cet acte d’une monstruosité inégale que de se cacher si obstinément dans un coin du prisme d’où les rayons ne peuvent ni jaillir, ni enrichir notre monde morbide de couleurs et de lumières.

Une infaillible force lézarde mes muscles et je serre fort mes poignées. J’essaye de me contenir. D’élargir moi-même mes horizons. Mais tellement de fanatisme et d’étroitesse me rendent esclave du réflex, de ce réflex cru et frais dans on espoir, dans ses peines, dans sa volonté de choquer, de réanimer de meurtrir tous ces jeunes Frankensteins de notre monde. Ces morts-vivants qui rassemblent leurs idées d’ici, de là, du passé, de l’histoire, sans jamais prendre la peine de les reformuler, de les retravailler, de les ressusciter, d’en créer de nouveaux.

Je vous déteste. Je vous abhorre. Vous et vos idées préconçues, vos pré-jugements et votre mono-dimensionnalité. Il est temps de vous réveiller ! De vous rebeller ! De déclarer la révolte. Le monde est beaucoup plus merveilleux que vous ne l’imaginez justement à cause de ses religions, de ses races, de ses ethnies, de ses classes, de ses langues, de ses cultures…………………………………

Et vous, vous n’êtes qu’un souffle d’air dans le feu torride de notre planète. Ne désiriez-vous pas en devenir l’étincelle ?

Le a privatif de l'amour.

L’amour se vend dans les rues désertes de mes rêves à cent livres la poignée. Et les poignées se présentent par centaines, à chaque coin, sous chaque lanterne, de chaque fenêtre et sur chaque banc.

Les rues désertes de mon monde abritent tous les refoulés, brisés et saccagés des illusions. Mes ruelles, sombres de leurs petites lumières, sont leurs « rêvatoires » à eux. Ils s’y languissent de peine, de misère et de tourments, les plus doux tourments de la vie. Ils s’accrochent aux ballons violets qui se balancent aux airs de chaque soupir, aux rythmes de chaque sanglot. Ils s’étendent sur les racines des lanternes à eaux qui se remuent et s’incrustent à chaque pas manqué, à chaque soûlé trébuchant de son extase. Ils croquent à pleines dents aux paves des ponts entourant chaque effigie de cire et lèchent avec passion les malaises aux fraises et les embarras au chocolat. Ils serrent les ombres dénudés très fort dans leur for intérieur et s’engourdissent du vertige des derniers adieux et des meilleurs vœux. Ils s’élancent et foncent et voltigent dans toutes les directions de mon monde, bondissant ou se jetant dans chaque oubli et chaque souvenir, chaque mirage et chaque chimère, se heurtant et se brisant à chaque statue, à chaque barrière, à chaque mur, à chaque abîme.

L’amour se vend par bousculades, par engueulades, par tonnerres, par émergences dans les rues de mon monde. Il se vend aux enchères, aux cous, à la lumière et aux ombres. Et les bannis du cœur le crèvent à force de soif, de faim, d’avidité. Et les poignés d’amour les giflent, les assouvissent, les gavent de délices, de bonheurs et d’allégresses.

L’amour se vend gratuitement dans les mondes de mon monde. Il s’offre entièrement à toi, à lui, à elle, à vous.
Cela fait des ans qu’il vous attend.
Il dépérit dans la moisissure, se fermente dans la solitude.
Et attend.
Il prie par manque de foi, se console par manque de confiance.
Et attend.
Le moindre souffle.
Le moindre geste.
Le moindre


cri.

la ré.création.


Lorsque finalement Dieu a décidé de se reposer, la création n'avait que commencer.Ça m’irait bien d’entrouvrir des chemins vers mes buts créatifs et puis de me reposer pour voir où tout ira. Je ne serais jamais sûre de l’acheminement mais est-ce l’acheminement qui compte ? On allume le feu et on se repose autour. Ceux qui entament la guerre, se reposent, à la guette des plus petits détails. Les mortels meurent. La nature se détruit. La carte du monde change. On entame la paix. On interfère quand bon soit-il. On clame que Dieu le fait aussi, que le reste ne revient qu’aux choix libres des objets de sa création. Ça ne marche jamais pour moi. Je crée, j’entame, j’allume. Je me repose. Et rien. Toujours rien. Peut-être que mon sort joint celui des objets de création qui doivent à jamais retenir leur mystère et leur charme et n’être crédité que pour leur auteur. Je dois retenir mon charme, mon mystère et tellement d’autre choses. Je dois créer et ne jamais me reposer. Moi qui me retrouve tellement dans le rôle de l’observateur reposé… observer devient insuffisant. Je dois agir et réagir, respirer jusqu’à haleter, créer jusqu’à la fin. La fin du repos, la fin du début, la fin du chemin, la fin de la finalité et de la fin.

La vie se moule d'une seule et unique façon.

La vie se moule de cette façon-ci. Il faut l’accepter telle qu’elle se présente à nos yeux, à nos sens, à nos coeurs. Les fleurs dégagent cet arome, les oiseaux gazouillent cette mélodie, les citrons possèdent ce goût, et le ciel se colore de ces tonalités de bleu. Il n’y a pas d’autres façons de voir, d’autres façons d’être.

La vie s’est moulé de cette façon-ci, fascinante oui, merveilleuse oui, mais il n’y en a pas d’autres. Elle ne se renouvelle pas, elle n’explore pas de nouveaux moules, elle n’oscille pas dans d’autres directions. Elle ne se fatigue pas à nous fasciner de plus. Elle se moule d’une seule façon et s’amuse à se répéter aux générations qui viennent et qui partent. Elle s’installe. Elle observe. Elle nous attend. Elle nous ennuie. Elle nous emmerde. Elle nous engorge. Elle nous moule à son moule. Elle nous rend aussi fascinant que fastidieux. C’est le jeu auquel elle se jette, sans risques, sans pertes, sans gains. Elle s’y jette avec la sûreté aveugle que son moule ne se cassera jamais, que son rythme, sa musique, ses couleurs ne se casseront jamais.

Que c’est l’homme seul qui se casse.

Rien n’est plus fragile que le moule de l’homme, rien n’est plus modelable, rien n’est plus malléable. Tellement de plasticité au centre de tellement de frigidité, ça tue. On ne se trouve plus. On se perd. On tourne et on tourne et on change de formes, d’idées, de personnalités, on se soûle d’autant de changement, on tombe dans le vertige du nouveau… Et pourtant, tout autour c’est le même moule qui nous inonde. C’est comme si la vie se moque de nous, s’en fout de nous, de nos tourments et de nos joies. Elle en a témoigné assez pour ne plus bouger d’un cil. Nous ne sommes que des instants passagers, des murmurs éphémères, des échos dans son air. Elle s’enracine et nous flottons. Et elle n’essaye même pas de nous attraper. Elle s’amuse à nous renifler de plus en plus loin. Elle nous alourdi et nous envoie vers l’éternel. Nous ne sommes que ses poupées jetables, recyclables, agonisants, expirants. Nous régalons sa frivolité et nous périssons. Alors qu’elle, victorieuse et souriante, se rassasie et nous engouffre dans son moule, qui suivra, à jamais, la même règle du constant.

et si.

J'ai vraiment l'impression que je ne connais plus rien à ce monde. Malgré toutes les blessures, et tout l'effort forcé de les surpasser, et toute la lumière qui semble accompagner cet effort, je reste à ma place. Peut-être que la lumière m'a trop éblouie, jusqu'à l'aveuglement, jusqu'à l'apathie. Est-ce vraiment un cycle ou juste l'acheminement de tous les décrets auxquels j'ai délicieusement croqué. Je suis trop entourée de moi-même, ou peut-être je suis trop entourée par les mêmes idées, les mêmes couleurs. Je suis sûre qu'il y a beaucoup plus de couleurs que n'en compte l'arc-en-ciel. Je le sens, parfois, parmi de la fumée d'encens et des notes de musiques qui me bercent et me relève vers l'infini que je ne pourrai jamais atteindre.

Exprimer, ce qui s'encaisse, il y a une vie, dans mon for intérieur. Mais, ce sont les mêmes mots qui se répètent, les mêmes sentiments. Je tourne dans un même labyrinthe. C’est que je m'en sors, de temps à autre, en apparence au fait. Mais c'est juste un autre chemin qui me fait revenir au même début.

Il y a des fruits, quand je voyage. Des fruits frais mais mures. Il y a des courbes, des monts et des vallées. Je ne sais pas s'il y a quelqu'un d'autre. Peut-être qu'ils se cachent. Ou bien c'est moi qui ne veux pas se révéler. C’est mortel ce peut-être, ce vouloir de regarder le miroir de face et de derrière. Parce qu'il y a sûrement quelque chose derrière. Tu ne vois pas? Tu ne peux pas voir.

Tu ne veux pas voir. Quand je rêve, je rêve du changement éternel. Quand je pense, je pense à la métamorphose. Quand je pleure, je choisis de me réfugier dans mon cocon et je perds mon rêve du papillon qui vole de ses propres ailes. Je pleure beaucoup trop.

C’est que, en fin de compte, on ne peut jamais s'attendre à une consolation, à un mot, à une caresse, si l'on se ferme à cent clefs pour ensuite les jeter. Et on ne peut jamais s'attendre aux fruits, aux couleurs, aux courbes si l'on......... si l'on quoi?

v.q.


La plus cruelle réalisation qu’on peut avoir c’est la réalisation crue et certaine qu’on n’a pas vraiment vécu notre vie. Et non, pas d’adverbes qui manquent à la fin de cette phrase. Ce n’est pas qu’on ait pas vécu pleinement la vie ou passionnément ou modestement ou n’importe quel autre terme. Non. C’est qu’on ne l’ait pas vécue du tout.

C’est ainsi. On se réveille un jour, on fait tous les fastidieux rituels qui constituent notre sorte de refuge vital et au moment où nos yeux croisent ces autres yeux figés dans une familièrement étrange réflexion, on est heurté par l’infâme impression que quelque chose cloche. C’est comme quand la caméra n’arrive plus à trouver le focus parfait pour redonner à une nature morte la vie. De même. On n’arrive plus à retrouver cette complicité qu’on a pris des années à bâtir avec notre propre réflexion.

Et le monde autour de nous s’écroule.

Tout semble se revêtir du misérable costume du mensonge. Rien, mais rien dans notre vie n’a été fait pour les bonnes raisons. Aucune, mais aucune décision n’a été prise par notre choix conscient. On se réalise victime de soi-même, invinciblement et inévitablement gâché, pour la vie. Et l’on se rassure avec tout ce que notre raison peut puiser comme excuses. Et l’on se dit que c’est la migraine qui nous joue ses jeux, que ces nos hormones qui sautent un peu, que rien mais vraiment rien ne peut ruiner tous les achèvements d’aujourd’hui.

On se fixe dans le miroir à nouveau,
pour les plus brèves secondes…
et on court.

On casse notre rituel et on s’échappe. Une urgente envie nous envahit de courir, sans aucune destination. Courir. Peut-être qu’avec la course viendra l’oubli. Peut-être qu’avec la vitesse les larmes sècheront, les plaies guériront et les mémoires s’engourdiront.
Une course, un souffle coupé, une sueur froide, une cigarette et un café après, on se sent rétabli petit à petit dans notre refuge. Il parait que les insécurités trouvent leurs issues à la vue de ce paysage peint qui nous accompagne pendant chaque pause-café, à l’entente de ces murmures télévisés qui ne nous lâchent pas de la journée et à l’odeur de cannelle qui nous séduit chaque soir de la boulangerie du coin. Nos sens chassent nos insécurités pour retrouver leur propre monde de sécurité à l’insu de tous les interventions extérieurs qui nous invitent à une nouvelle vie pleine de nouvelles aventures chargées de l’effrayant inconnu et nous drague infiniment, inlassablement vers le passé familier, vers le passé sûr…
vers la réalisation, crue et certaine, qu’il est désormais trop tard.

Rimer avec la différence.



Je me mis en cet après-midi, vide à l’air de tous mes autres après-midi, à penser aux mots qui riment avec différence.

Je pensais toujours aux rimes comme l’on pense à un monde magique où tout devient une cacophonie d’harmonies. Il y avait sûrement une science des rimes que j’ignorais, une loi que j’insistais à déchiffrer. Je tournais donc dans ma tête le mot différence et le premier rime qui me vint à l’esprit fut le mot tolérance. C’est fou à quel point ces deux mots sont liés. Accepter les différences de l’autre c’est avoir de la tolérance au cœur. Le malheur c’est qu’on n’a jamais plus rien au cœur que de la peur, une peur de l’autre, inconnu, qui semble avoir dans le sang tout un amassement de molécules qui le fait tel qu’il se présente à nos tricheuses rétines : différent.

Différence aussi rime avec appartenance. On puise notre différence de notre environnement qui s’acharne à confirmer une certaine appartenance sans laquelle il perd toute sécurité. Perdre toute sécurité c’est revenir à la peur. Pourtant sécurité rime avec liberté. Serait-il possible que la liberté contredît la différence ?

Je continue. Différence, romance… les opposés s’attirent. Les diamétralement différents deviennent amants. La romance naît d’un manque d’une certaine différence je trouve. Moi, j’aimerais bien posséder le courage de cet autre. Son courage le rend différent à mes yeux, à mon cœur. Je veux me nourrir de son courage et le rendre mien. De sa beauté aussi, de son humour, de ses richesses, de son expérience, de son intelligence, de sa confiance… et les rimes s’écoulent. Etre différent c’est avoir l’intelligence d’apprendre de son expérience pour devenir confiant. Confiant en soi, peut-être, pas en l’autre. L’autre est différemment différent et il vaudrait mieux en être méfiant. Rien ne rime avec différence mieux que méfiance dans ce monde-ci. Surtout que la plus grande différence semble trouver ses racines dans les croyances. Ça ne me fait rien d’être croyante, moi. La croyance rime avec indulgence mais tout croyant n’est pas indulgent. Je crois en la différence, moi, et en rien d’autre.

Seulement je crois aussi que cette science qui rend les mots tellement magiques a oublié, peut-être par échéance, de trouver le mot parfait qui rime avec différence. Balance serait intéressant à explorer. Peut-être que telle et telle différence cherchent la perfection dans une certaine balance. Peut-être qu’avec un certain degré de clairvoyance on peut s’apercevoir que le trou par lequel on a passé une vie à observer l’autre peut très bien être le trou d’un magnétoscope qui nous envoiera vers la lune, vers les planètes d’où toutes les différences du monde paraissent trop minimes à discerner, trop minimes pour garder une quelconque signifiance, un quelconque sens.

Succomber.


Savourer pleinement l’amour, y croquer à pleines dents... N’être guidé que par les vagues torrides de la passion. N’arrêter aucune seconde pour penser. Ne donner aucune chance au doute. Se livrer intensément, en toute relâche, à la magie, à l’émotion, aux peines, aux tourments. Savoir qu’il ne faut rien savoir de plus, que tout suffit et que rien ne sera jamais assez. Bondir et tomber en chute libre dans les bras de l’autre, être certain que ses bras attendront. Etre toujours prêts sans jamais avoir à l’être parce qu’ensemble on fera face à tout, les bras, le cœur, l’esprit ouvert. Ne plus faire attention aux détails parce que la vie est mieux vécue au large et que les nuances n’existent pas que si elles proviennent des couleurs de l’arc-en-ciel. Ne plus regagner des territoires ombilicales, ne plus permettre à la gravite de nous alourdir vers l’arrière. Marcher de pas sûres vers l’autre, ne trembler qu’à l’idée de la prochaine étreinte. Aimer sans malheur ni contraintes. Aimer à la folie, aux os, aux vermillons, jusqu'à avoir la terre dans la bouche, les yeux, les oreilles, mais jamais dans le cœur. Rien au cœur qu’une poussière de fées, brillante et à jamais palpitante d’amour, de vie.

Pronom Impersonnel.


On ne se méfie jamais des apparences quand on a toujours la naïveté têtue d’un enfant qui n’a pas encore franchi vraiment la porte vers la vie.
On se croit savant, talentueux, expert, expérimenté, bref, on se croit très bien modulé par la vie avec un de ces finissages qui vous laisse bouche bée, éblouis, ne voulant pas toucher à cette auguste œuvre d’art par peur de devenir touchés de blasphèmes.
On se croit doué, capable, doté, content, contenu et contenant, comme si l’on était alléché des dons, des perles, des étoiles de la vie et que cette salive riche de savoir, de pouvoir, de notions et d’instruction ne sèchera jamais, n’étanchera jamais, n’aura jamais le sort du besoin.
On se croit raffiné, poli, scintillant et resplendissement là. Là, existant, laissant trace et creusant voies et chemins.
On se croit baladeur, tamponneur, tambourin.
On se croit, sauterelles, hirondelles, tourtereaux.
On se croit bourgeons, forgerons, jamais pucerons.
On se croit satisfait.
On se croit palpitant.
On se croit vivant.
Jusqu'au jour ou l’on s’aperçoit tel que l'on est: combattant, combattu, mortels, mourant.