samedi 8 mai 2010

fort con.

Rien ne m'invite plus à me mêler dans la foule toxique de l'impossible. Je préfère m'installer seule à l'ombre de mes futurs souvenirs et me basquer dans les rayons d'une indifférence normale. Normale. Toute une vie passée à fuire ce mot. Rien qu'un mot. Normal, le conforme à la norme. Fuire et courir pour rattraper l'anti-conformisme. Se définir par l'anti-conformisme. Se battre des bras et des pieds pour renoncer à la masquarade qui débute avec le cri natal. La moquerie. Le normal est devenu tel parce que ca marche, parce que ca a battu la preuve de la longévité.
Renoncer à l'évident. Creuser et creuser de nouveaux chemins dans une histoire longtemps établie. L'histoire naturelle de la nature humaine. Une course à part, mais une course tout de même. Non. Rien ne me séduit plus que la nature morte. Rien que l'immuable, le figé. Magie statique. Magie d'un corps qui ne bouge plus qu'à la lenteur presque inerte d'une inspiration et d'une expiration.
L'inspiration qui s'expire.
Le temps coule, insulté par la perte de ses pouvoirs, de son sens.
Rien ne m'invite plus à la souciance de la vie. Vivre mort, c'est sauter toutes les étapes, aller du cri natal vers le silence mortel en un pas paisible.
Pourquoi. Le mot qui bascule tout.
Pourquoi pas. Chacun retrouve finalement son propre refuge comfortable.
Comfort conforme ou inconforme.
Fort comfort.
Fort con.
A ta santé!

lundi 15 mars 2010

Il faudrait apprendre.

Il faudrait apprendre que nos priorités sont nos priorités et qu'il ne faut jamais les changer pour n'importe qui.

Il faudrait apprendre que l'amour d'un vrai ami est le seul sur lequel on pourra compter pour toujours.

Il faudrait apprendre que l'identité n'est qu'une illusion, qu'il ne faut pas s'obséder à etre soi-meme ni à etre ce que l'autre désire que l'on soit. Il faut justement etre.

Il faudrait apprendre que notre intuition ne nous triche pas, que s'il y a quelque chose qui cloche ce n'est pas une idée qu'on se fait. Il y a vraiment quelque chose qui cloche.

Il faudrait apprendre que quand il y a quelque chose qui cloche, cela ne vas pas tarder à nous assourdir et qu'il vaut mieux agir tot que tard.

Il faudrait apprendre que l'amour est non mérité, qu'il existe ou n'existe pas, que tout l'effort qu'on peut faire pour le mériter peut bien s'évaporer en une seconde.

Il faudrait apprendre que c'est cet effort qui rend la séparation insupportable. On se sent essouflé, piégé, drainé... pour rien.

Il faudrait apprendre que ceci s'applique sur tout effort dans la vie, non seulement celui que l'on fait pour l'amour.

Il faudrait apprendre que l'espoir ne sert qu'à trainer les choses, qu'il s'avèrera déplacé, à chaque fois.

Il faudrait apprendre qu'etre honnete, présent, ouvert et transparent ne marche pas, que c'est plutot les tactiques diaboliques des magazines qui feront l'effet et que ces tactiques doivent, avec le temps, vous venir naturellement, sinon, elles aussi ne marcheront pas.

Il faudrait apprendre qu'on peut bien rigoler, prendre tout à la légère, on ne fait que tarder le vertige de la chute vers la lourdeur.

Il faudrait apprendre que s'aimer soi-meme remplacerait bien l'amour de l'autre. D'ailleurs on ne cherche l'amour de l'autre que pour pouvoir s'aimer soi-meme.

Il faudrait apprendre que si on ne partage pas les soucis qu'on se fait par peur d'effrayer l'autre, on finira toujours par l'effrayer parce que ces soucis trouveront les pires manières de se manifester.

Il faudrait apprendre que rien ne vaut vraiment la peine qu'on se donne et que l'autre ne se sentira jamais concerné.

Il faudrait apprendre que s'aimer soi-meme, c'est apprécier son propre bonheur, et que celui-là n'est jamais à compromettre ni à sacrifier.

P.S. Il faudrait apprendre comment mettre des accents circonflexes sur ce sacré mac et trouver un autre temps que le conditionnel pour cet 'Il faudrait apprendre'.

mardi 26 janvier 2010

n'importe.

Je me ralentis à observer les plus mauvaises habitudes qui sèment, par ci et par là, leurs maladifs déchets. Je les observe qui se noient dans les serrures des cerveaux. Je les vois s’anéantir dans les agaçants miroirs du futur. Je les sens des narines, les inhale tel les pollens microscopiques qui nourrissent mon for intérieur pourri. Je ne veux plus être le récepteur. Je veux être le parasite qui vit et survit des autres. Je veux être les déchets que tout le monde essaie de s’en débarrasser sans même recycler. Je m’éloigne, loin aussi loin du but, aussi loin, dans toutes les directions, les axes, les dimensions. Je deviens bidimensionnelle, plate, réduite à une ligne, parfois même à quelques points. Je deviens illisible à votre monde en 3D, incompréhensible. Je passe par tous les trous, toutes les barrières, je m’y glisse. Je vous déteste. Je vous haie. L’insipide vérité qui vous entoure. Je la touche, la sens, la vois. Tel des amas de planètes infiniment petites qui vous entourent et dessinent autour de vous des milliers et des milliers de lignes qui arrivent finalement à la perfection géométrique d’une toile d’araignée, qui vous embellit la vie, qui vous facilite la fin de la fin, qui vous suit comme votre aura, qui vous suffoque un sourire au visage. Les images sur ma rétine me déracine et m’envoie dans une chute interminable vers un inconnu inévitable. Je lutte et je chute. Y en a pas des toiles d’araignées qui ralentiront mon choc, mon échec. Je vous déteste avec vos espoirs, vos sourires, vos ambitions, vos croyances. L’estomac qui tourne. Je vous déteste.