dimanche 29 mars 2009

dessein.

Relier tous les points qui nous ont mené ici, tels ces jeux d’enfants auxquels on s’amusait même s’il on savait l’éventuel dessin qu’allait former cette suite logique de chiffres. Il n’y a pas de labyrinthes ici, il n’y a pas de bifurcations infinies qui nous invitent à errer loin du but. Non. Un seul et unique chemin, ramifié tout au long des années peut-être mais dont l’acheminement a été toujours le même. Vers ici. Vers maintenant. Vers nous. Je colorierai volontiers cette route, de toutes les couleurs de l’arc-en-ciel, même si en rétrospective, elle ne paraît qu’en noir et blanc. Mais la mémoire est sélective et la sélectivité erronée. Entourer d’un cercle tous les événements qui nous ont marqué, qui nous ont peint tel que l’on est et marquer d’un grand X toutes les errances dont on fut victimes. Tout s’efface, tout se casse, face à l’inévitable. Rêver et rallumer les désirs qu’on a laissé tomber, les nous qu’on a tués. C’est maintenant la réanimation, la résurrection. C’est maintenant les dernières touches de ce dessin enfantin, en pointillés, en rayures, en courbes et en lignes droites. C’est maintenant que tout reprend son sens sous la loupe qui décorait les coins de nos règles. C’est maintenant que toutes les gommes aux odeurs des fleurs perdent toute fonction. C’est maintenant que les taille-crayons ne taillent plus que pour les détails les plus insignifiants. C’est maintenant que se forme en toute gloire le dessin de notre dessein.

vendredi 20 mars 2009

surréagisme.

Sirènes qui se rongent, à pleines dents, dans la haine
pétrissent puis fleurissent d'autant de peine,
reculent les mardis plats de chaque semaine,
refusent toutes ces allergies qui se déchainent.

Fourmis qui saisissent le secret de l'univers,
à petits pas, à petites morsures, échappent au mystère.
Fourmis qui fournissent sermons à tort et à travers,
creusent la graine apocalyptique dans leur fourmilière.

Mégots qui s'accumulent aux pieds d'une inertie,
en tapis, en pentes, en mots, en micro-vides facis,
mémoires d'une passion qui brulait sans répit par ici,
poudre grise, poudre blanche, foudre noire, épilepsie.